loeb au volant d'une formule 1

Sébastien Loeb s'est très bien servi de la Renault F1 mise à sa disposition, au Castellet.

Une quinzaine de personnes étaient présentes dans le stand Renault pour s'occuper du test de Sébastien Loeb, mercredi au Castellet. L'équipe des "road show", en fait, qui organise plusieurs fois par an des démonstrations urbaines de Formule 1 dans le monde entier, ainsi que lors des week-ends de World Series by Renault. Preuve du sérieux de ce test à contre-emploi (ndlr : et pas tant que ça finalement !), Rémy Taffin, ingénieur motoriste du team de grand prix, suivait le déroulement des opérations. Sans compter les membres de Citroën Sport.

Sébastien Loeb avait déjà fait une douzaine de tours mardi pour se roder au volant de la R26 championne du monde. Et Renault avait vu l'envie du quadruple champion du monde et recordman des victoires en WRC : l'Alsacien était dans son 6e tour lorsqu'elle lui rappela à la radio que son quota était de 5 tours pour son premier run. "Il fallait l'arrêter après chaque série de cinq tours, parce qu'il commençait à prendre confiance", a confié un membre du staff.

Mercredi, "Perfect driver" a fait 18 au total : d'abord 11 tours puis une seconde série de 7 boucles. Entre les deux runs, Heikki Kovalainen lui a donné quelques conseils. L'Alsacien a fait son meilleur temps en 1:05.447 alors que Heikki Kovalainen avait bouclé les 3.8 km du HTTT la veille, en 1:04.552.

A l'aise, donc. Dans le cockpit de la R26-04, tout d'abord. "Je suis allé à Enstone (le 5 décembre), pour tester les baquets des différents pilotes de l'équipe. C'est celui de Nelson Piquet dont j'étais le plus proche, et on l'a pris pour faire ce test", a expliqué le génie du WRC. Et puis, Renault avait joué la sécurité pour ce test, sachant aussi que Dani Sordo, sans expérience de la piste, allait suivre dans le cocon de carbone. La voiture était en configuration aérodynamique Grand Prix Monaco, avec un maximum d'appui, finalement pas très loin du compromis adopté lorsque l'écurie se déplace au Castellet pour de véritables tests. La R26 était aussi équipée de pneus "medium". Comme ils étaient affectés de grainage après le premier relais, l'équipe décida de lui remettre un train neuf pour ses sept dernières rotations.

"Il faisait ce qu'il voulait de la voiture"

"C'était de belles sensations, super", a déclaré le pilote français, en nage, la tignasse en bataille, à sa descente de voiture. "Au début, c'est impressionnant. Après on s'y fait, on prend le rythme. Ça n'a rien à voir avec ce que je fais d'habitude mais c'est sympa... les freinages, les appuis... A la fin, la nuque commençait à souffrir un peu, c'est pour ça que je suis rentré parce que dans le long virage, je pensais plus à tenir ma tête qu'à conduire la voiture."

"On n'est pas entraîné pour encaisser des g dans une WRC" , a-t-il poursuivi. "Au volant d'une F1, on prend des g latéraux, des g au freinage. Il faut tenir la tête, et ce fût pour moi difficile. Au bout d'un moment, c'est devenu dur." Il y a deux ans, il avait fait un discret appel du pied à la communauté de la Formule 1 et Jean Todt en particulier, directeur de la Scuderia et patron de Michael Schumacher, seul autre phénomène des dernières années à qui on peut sans doute le comparer. Malheureusement, les Ferrari de F1 et Citroën de rallyes partageaient le rouge de leurs carrosseries mais pas un autocollant... C'est donc du côté de Total qu'est arrivée la solution, en tant que sponsor titre de Citroën et maison mère de ELF, partenaire technique de Renault.

Si Heikki Kovalainen "prêtait" sa Renault, mercredi, c'était en échange d'un essai aux commandes de la C4 WRC. Le Finlandais a fait montre des talents d'équilibriste que l'on soupçonnait. Le matin, il avait avalé les trois kilomètres du parcours improvisés au dessus du Castellet à seulement 0.4 sec de Loeb. Avec Loeb à ses côtés, même si le Tricolore déteste ça. On a vu le moniteur d'un jour un peu crispé, engoncé dans le baquet habituellement dévolu à Daniel Elena... "A certains endroits, Heikki glissait trop mais en général il était bien. Il a attaqué partout. Je voyais qu'il avait confiance. Il faisait ce qu'il voulait de la voiture", a noté le quadruple champion du monde en titre.

Loebinen

"Heikki a été bluffant au volant de la Citroën C4" , a commenté Guy Fréquelin, directeur de Citroën Sport jusqu'au 31 décembre. "J'en ai discuté avec Sébastien [Loeb] et Dani [Sordo]. Il était vraiment très à l'aise. Mais je crois savoir qu'il est très copain avec Marcus [Grönholm], et je crois que Marcus lui a donné quelques conseils. J'espère que Heikki va venir en WRC. On l'attend !" Sourires dans l'assistance, avant les éclats de rires provoqués par le lutin finlandais, qui a dit : "J'ai toujours suivi les rallyes, depuis l'époque de Vatanen, Salonen et Kankkunen, et je suis très ami avec Marcus Grönholm. Maintenant, je suis les exploits de Loebinen et Sordonen."

Loeb et Kovalainen se sont donc bien amusés. "Je m'étais dit : 'un jour, il faut essayer'. Voilà, c'est fait, mais ça donne envie de recommencer", a annoncé le Français.


voici la video des tests:

http://video.eurosport.fr/formule1/other/2007/video_vid58589.shtml